«Je suis né un jour de novembre d'une mère bretonne, à Nantes. Mes grands-parents Le Queffelec parlaient le breton de la Cornouaille. Mon père était italien, de la région de venise. Il sera fusillé par les Allemands en 1943, à Tübingen. J'avais une dizaine d'années.
J'ai publié un petit livre intitulé Liturgie pour la nuit, en 1958, durant la guerre d'Algérie. Je suis venu travailler très tôt à Paris, je voulais devenir journaliste, en réalité, j'ai été fonctionnaire durant des années. Mais j'écrivais déjà des critiques de musique : dans Jazz Magazine et les Cahiers du jazz, et des critiques de cinéma, par exemple un essai : L'Arbitraire, consacré à Robert Bresson, publié dans Caméra Stylo.
Je collaborais aux Lettres Françaises et à la revue Change, dirigée par Jean-Pierre Faye. Dans ces années 1970 nous avons composé, avec Jacques Roubaud, Lionel Ray et Pierre Lartigue, des exercices sur le mode oulipien : Les Inimaginaires. Mon livre du Voyage de Sainte Ursule est publié chez Gallimard en 1973.
Suite à une rencontre avec Georges Pérec, avec qui j'étais lié d'amitié, j'ai publié deux récits chez Paul Otchakovski Laurens : Le Potlatch, en 1980, et La traversée du Rhin, en 1981. Puis des poèmes : Les États provisoires, chez le même éditeur, en 1984. En 1990, j'ai commencé à publier des romans — Régine, La Montagne de Kaolin — chez Julliard, dans une collection dirigée par Alain Veinstein.
Je travaille souvent avec le musicien Jean-Yves Bosseur. Ainsi qu'avec Christian Rosset : nous avons réalisé ensemble pour France Culture : Le Potlatch en 1980, Gravinis ou l'esprit du lieu en 1983, Euphonia en 1996. J'ai aussi composé des chansons pour François Régis et la chanteuse Nathalie Seliesco.
J'ai beaucoup publié ces dernières années, j'avais l'idée de mettre de l'ordre dans mes histoires. Je puis citer L'Ouest Surnaturel dans la collection de Michel Chaillou (Hatier), Le Vieil homme et la Nuit, Julliard, et même un Vocabulaire de le Modernité littéraire, chez Minerve en 1996. Il est aussi paru un roman : La Vie secrète de Fra Angelico aux éditions Bayard-Presse, en 1997.
J'ai l'ambition à présent de poursuivre à un rythme raisonnable cette mise en ordre de mon travail et de mes écrits avec l'aide de mon ami Yves di Manno chez Flammarion, et de Georges Monti qui dirige Le temps qu'il fait, ce qui me fait songer à cette lointaine époque où je lisais Le Joueur de Dostoïevski, auprès de la salamandre, dans l'atelier de mon grand-père menuisier.
Je vis à Paris, mais je me considère comme un provincial. Je vais régulièrement dans le Marais Breton, en face de Noirmoutier, et dans le Finistère Nord, du côté de Lesneven, où habite mon ami François Dilasser. Je ne suispas un grand voyageur, mais il m'arrive d'aller dans les îles grecques, ou bien au Japon, et très souvent dans toute l'Italie. J'écris sur la peinture du Quattrocento. Mon livre des Cose Naturali a été traduit en Néerlandais et en Flamand. Et j'ai composé avec le peintre André Lambotte, de Namur, des Fuscelli.»