François Boddaert
De feu et de couleur
Poème. Treize photographies de Georges Monti.
2011. 40 p. 13/17.
ISBN 978.2.86853.577.1
6,00 €
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Le livre
Ce texte raconte l’histoire du vin et de la vigne à Villeneuve-sur-Yonne. Les noms et références se fondent sur une correspondance et des articles parus, au fil des ans, dans Les études villeneuviennes. C’est un petit hommage au vocable et à la sueur, une promenade verbale entre les treilles et les outils à mains caleuses.
L’auteur
François Boddaert est né en 1951 à Sens et vit dans un village de l’Yonne. Infatiguable entrepreneur de poésie (responsable de revues, éditeur, organisateur de colloques), le plus souvent au service d’autrui, il n’en a pas moins publié des livres de poèmes, des romans et des essais dont plusieurs à nos éditions : Ce livre de malheur et des corps, D’un crime prémédité par lettres, Le preneur de rebut, Melven, roc des chevaux, Flanc de la servitude et, début 2012, son roman Dans la ville ceinte.
Extrait
Et passer Rampillon, à l’assaut des côteaux (dure terre par cet hiver de gel) : Mauqueue, Château, Beaulieu, Canonières… Le sarpillon glacé dans la ceinture, le treillot patiemment affûté.
(janvier 1853)
Joseph Yver (il n’avait pas l’esprit très juste) roula vers la grève et le coche 60 feuillettes, quelques tines d’un vin nouveau à la robe «vive et nette». Vitis vinifera aux marches de Bourgogne, quand le brandevinier s’affaire au jus d’automne sous la grange.
(février 1754)
Marmer au maillet les échalas sur les pârchées ! Dans les derniers gels, émosser les boutures, les doigts gourds, le nez qui coule; et, du sabot, incliner le ragot dans les vapeurs âcres du fumier épandu…
(avril 1839)
C’est le pied de guerre : les barbares sont aux lisières (mildiou, black-rot, chlorose, cochylis, oïdium, gribouri-l’écrivain, le gros ver du hanneton que l’étourneau dédaigne) : on sulfate, badigeonne, on chaule et soufre on endure !
(mai 1848)
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