Jean-Claude Pirotte
Autres séjours
Poèmes
2010. 200 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.534.4
18,00 €
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Le livre
Autres séjours fait suite à Revermont. Aux images du Jura se substituent peu à peu celles des abords de la mer du Nord, où séjourne l’auteur. Comme Revermont, Autres séjours évoque, à la façon d’un journal en poèmes, le paysage intime qui s’assombrit, alors que la lumière marine l’éclaire d’un halo crépusculaire. Mais ce n’est pas tout : un prochain volume suivra, intitulé Le très vieux temps, où l’enfance rejoint et apaise le grand âge. La vie n’a pas de fin, même si le monde et la littérature agonisent.
L’auteur
Né à Namur en 1939, Jean-Claude Pirotte passa son adolescence en Wallonie, Hollande et Bourgogne. Avocat pendant onze ans, il commence en 1975 une existence «plus ou moins vagabonde et clandestine dans la province française» dont il est profondément épris. Poète, romancier, chroniqueur, éditeur, Jean-Claude Pirotte est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont La pluie à Rethel, Un été dans la combe, Une adolescence en Gueldre, Absent de Bagdad (La Table Ronde), La vallée de Misère, Les contes bleus du vin, L’épreuve du jour, Revermont aux éditions Le temps qu’il fait.
Extrait
c’est toujours l’hiver quand je viens ici
le polder scintille sous la lune
et la furtive marée de décembre
attend du ciel un éclat de lumière
je peux entrer me recueillir dans la chambre
la marée me suit le vent me précède
et les étoiles clignotent entre les nuages
plus échevelés que la vieille Gorgone
plus bouleversants que la Légende dorée
plus lointains et plus proches que les enfances
dont nous pensions avoir épuisé les charmes
les mystères et les folies impénitentes
et le vent qui fait battre le cœur
au rythme des portes mal assurées
s’introduit jusque dans les livres ouverts
où sa soudaine présence émeut
les héroïnes des romans oubliés
restaure la mécanique rouillée des songes
et démantèle une existence pauvre
afin de la remplacer par une autre
secouée de soues inédits et d’espoirs
animée de nouvelles inattendues
et de souverains envols prometteurs
comme si la vie était une terre remembrée
qui n’est pas en voie d’épuisement
et qu’au soleil des emblavures
le temps propice aux longs repaires
devait épanouir les solitudes
et révéler l’envers du monde
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