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Sylvie Doizelet &
Jean-Claude Pirotte
Les périls de Londres
Photographies & poèmes
2010. 96 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.533.7
17,00 €
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Le livre
Sylvie Doizelet, qui pratique la capitale anglaise depuis l’adolescence, a pris lors de ses récentes promenades quelques instantanés qui traquent Londres dans Londres quelques-unes des innombrables mises en garde qui attendent le Londonien à chaque pas.
Et Jean-Claude Pirotte a, en quelque sorte, légendé les clichés, qui lui ont inspiré de courtes fables disant à la fois l’air du temps, la mémoire perdue, et les dangers qu’affronte aveuglément l’être humain dans un univers en voie de délabrement, ou de métamorphose inquiétante.
Cent cinquante ans après Les cris de Londres, en voici donc les périls.
Les auteurs
Romancière et traductrice, Sylvie Doizelet a publié, entre autres, Chercher sa demeure (1992) et Nos amis des confins (2009). Elle a également traduit Birthday Letters de Ted Hughes, et présenté Sylvia Plath, William Blake, Thomas de Quincey et autres «amis invisibles».
Né à Namur en 1939, Jean-Claude Pirotte passa son adolescence en Wallonie, Hollande et Bourgogne. Avocat pendant onze ans, il commence en 1975 une existence «plus ou moins vagabonde et clandestine dans la province française» dont il est profondément épris. Poète, romancier, chroniqueur, éditeur, Jean-Claude Pirotte est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont La pluie à Rethel, Un été dans la combe, Une adolescence en Gueldre, Absent de Bagdad (La Table Ronde), La vallée de Misère, Les contes bleus du vin, L’épreuve du jour, Revermont aux éditions Le temps qu’il fait.
Ensemble, ils ont publié Chemin de croix (La Table Ronde, 2004).
Extrait
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Après l’heure de fermeture des pubs, celui que ses compagnons surnomment l’Amiral disparaît dans les brouillards de l’ivresse, ou les images floues d’un Londres légendaire. On sait qu’il s’est muni d’une gourde de très vieux pur malt, viatique indispensable à qui ne craint ni les tempêtes ni les précipices. Il est arrivé que l’un ou l’autre compère ait tenté de le suivre, mais il disparaît sans préavis, comme happé par une anfractuosité du Temps. Le lendemain, il pousse la porte du pub et s’installe sur son tabouret d’élection. Au barman qui l’accueille, il cite en grec ancien une phrase d’Héraclite: «Quand un homme est ivre, il est conduit, titubant, par un jeune enfant, sans savoir où il va ; il a l’âme humide.»
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