Parution Juin 2009


    Accueil

    Parutions

    Auteurs

    Œuvres

    Bibliophilie

    Commande

    Recherche

    La maison

    Autres fonds

    Liens

    Chronique

    Lettre d’info


    Livres de photographie

Julotte Roche
Max et Leonora


Récit d’investigation
2009. 192 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.465.1

22,00 €

Le livre

Que le peintre surréaliste Max Ernst et Leonora Carrington aient vécu dans mon village, qu’ils aient choisi, en 1939, le calme de Saint-Martin d’Ardèche aurait pu suffire à mon bonheur. Mais leur image était trop belle.
Assis sur les pierres chaudes, Max regardait intensément la rivière. À ses côtés se tenait, «magnifique et nue », la belle Leonora. Il lui disait combien il était heureux. Elle chantonnait paradise.
Quand ils se sont relevés, je n’ai plus rien compris. Max avait des menottes aux poings et Leonora courait en cheveux dans les rues du village.
Leonora, que s’est-il passé en mai de 1940 dans ce petit village français ?
Longtemps après, je me suis glissée à leur place, j’ai fermé les yeux et écouté leur absence. J’ai tout entendu des pierres, elles m’ont laissé transcrire cette histoire, elles m’ont choisie. C’est normal, moi aussi je suis minérale. — (J. R.)



L’auteur

Julotte Roche est né au Puy en Velay en août 1947. Voyageuse, puis libraire «différente», elle vit aujourd’hui dans le sud de l’Ardèche. Max et Leonora, son premier récit publié, est le fruit de deux années de recherches passionnées.


Extrait

Et on riait, et le village sentait bon la rivière. Fonfon lavait leur linge au milieu des poissons, ils portaient sur eux l’odeur de cette grande fille verte.
Les pêcheurs étalaient leurs filets sous le pont, l’air sentait toujours un peu le goudron dont on enduisait les barques à fond plat; la lumière était blanche, forte et on savait pourquoi, et on sentait combien il était important de s’installer sous les platanes.

Pourtant, au même moment, Marie-Berthe erre dans Paris, on la trouve souvent sur les marches de Notre-Dame, elle s’en remet à Dieu qui lui donne tant de satisfactions, il l’accueille dans sa maison, elle lui parle plus fort, plus vivement que les autres, Dieu, c’est son affaire à elle, elle est sa créature, au moindre problème elle se réfugie dans les ordres, elle demande à être aidée par Lui; où est Max ?
Son mari voyage avec une jeune femme, il n’est pas divorcé, il n’est pas remarié, c’est elle Marie-Berthe, qui est sa femme, elle déteste cette Anglaise à qui il a montré son atelier, qui ressent toute sa peinture comme si tout avait été fait pour elle, qui peint aussi des toiles que Breton aime. Oui, elle les a obligés à fuir, mais où sont-ils ? où est-il ? est-ce qu’il va bien ?
Elle demande à chacun, elle cherche. Aux gendarmes ? Ils sont la Loi, elle veut la Loi, l’Ordre, qu’il rentre, que tout rentre dans l’Ordre.
Elle rencontre Luise Straus, lui demande protection, des conseils pour faire revenir Max, si nous habitions ensemble ? Luise-la-sage lui parle de l’honnêteté de Max, de tout ce qu’il choisit de faire«en toute transparence».
Et puis justement parce que Max est honnête il envoie une petite lettre à Marie-Berthe pour la rassurer, qu’il va bien et elle ?
Alors Marie-Berthe sait qu’ils sont à Saint-Martin.