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Christian Bobin
La présence pure
1999-2020. 72 p. 13/17.
ISBN 978.2.86853.316.6
13,00 €
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Le livre
«Je suis né dans un monde qui commençait à ne plus vouloir entendre parler de la mort et qui est aujourd’hui parvenu à ses fins, sans comprendre qu’il s’est du coup condamné à ne plus entendre parler de la grâce.»
Ce livre inspiré par le séjour que le père de l’auteur, atteint de la maladie d’Alzheimer, fit dans une maison dont on ne ressort pas interroge cet envers du monde où l’infirmité, la vieillesse et l’agonie sont la règle. Ce livre n’est pas exempt de colère ni d’amertume contre l’injustice et le deuil. Il reste sans voix devant «un arbre ébloui par la neige, la terrible innocence du ciel bleu et le visage de ceux que la mort a commencé de tutoyer». Il est l’humble tombeau dressé pour un homme simple par un poète sans défense devant l’incompréhensible.
L’auteur
Christian Bobin est né au Creusot en 1951. Il est l'auteur de nombreux livres dont les plus récents sont La Nuit du cœur (Gallimard, 2018), La muraille de Chine (Lettres Vives, 2019), L’amour des fantômes (L’Herne, 2019)
Un Cahier de l'Herne lui a été consacré en 2019.
Extrait
J’apporte des fleurs à mon père. Je les mets dans un vase sur sa table de nuit. J’ignore s’il les regarde après mon départ. Sans doute a-t-il oublié qui les lui a données et leur accorde-t-il le même regard incrédule et fatigué qu’à tout le reste dans cette chambre.
Je connaissais la gaieté d’offrir des fleurs à des vivants. Je connaissais la douceur de fleurir une tombe. Ce geste d’apporter des fleurs à la maison de long séjour n’entre ni dans la première connaissance, ni dans la seconde.
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